Intérêt collectif et individuel
Comment organiser la société pour que l'intérêt collectif soit satisfait ? Un problème primordial à résoudre est le conflit entre l'intérêt collectif et individuel.
Exemples d'organisations
Prenons l'exemple de la tribu primitive : la morale est le régulateur majeur, elle permet de conditionner les humains à se priver d'un intérêt individuel au profit de la collectivité.
Prenons l'exemple d'un corps vivant multi-cellulaire : l'évolution a poussé peu à peu les cellules à coopérer entre elles. Elles obéissent par exemple à des signaux pour arrêter de se multiplier. La "solution" adoptée au niveau cellule/organisme multi-cellulaire est donc un "conditionnement" total des cellules.
Notre société devenant plus grosse et plus complexe, les humains ont essayer de créer des structures essayant de mieux satisfaire l'intérêt collectif.
Le communisme est un essai s'appuyant énormément sur la morale. En effet, l'effort dans une société communiste n'est pratiquement pas récompensé, on compte sur la règle morale "c'est bien de travailler pour sa communauté" pour motiver les individus. Je pense qu'une société moderne basée sur la morale n'est pas viable car l'individu rentre en relation (directe ou indirecte telle que le commerce) avec d'autres individus éloignés, or la morale implique un contrôle entre individus proches.
La régulation des conflits privé/collectif dans notre société s'appuie principalement sur :
- la morale
- la loi, qui est une sorte de morale mais avec comme surveillant/punisseur la société et non les proches.
- la démocratie représentative
Vers une réduction des conflits
Nous sommes en train de passer d'une société où la richesse principale est la matière (bouffe, maison etc) à une société où la richesse principale est le savoir (information, logiciel, science etc). Comme le savoir est duplicable à volonté, il devient très rentable d'avoir un comportement de partage et d'entraide plutôt que de concurrence. Ce changement de comportement est très important et très profond car nous sommes imprégnés d'une logique de compétition dans énormément de comportements, et dès le plus jeune âge.
Ce changement est déjà en cours, la société devient de plus en plus cool, la morale s'affaiblit, la hiérarchie est de plus en plus contestée. On passe petit à petit d'une ambiance où "le malheur des uns fait le bonheur des autres" à une société où "le bonheur des uns fait le bonheur des autres". Ce changement fait que les gens sont de moins en moins prêts à accepter d'obéir au chef aveuglément, de l'autre côté les chefs sont de moins en moins prêts à être responsables d'un clan mais s'occupe plus de leurs intérêts personnels et en fait n'assument plus leur rôle de chef au sens traditionnel.
Quelques critères pour une bonne organisation
Les motivations pour une fonction doivent être cohérentes
Exécuter une tâche (gardien de prison, chercheur etc) pousse à une certaine atitude globale, à un certain sentiment global. Pour le gardien de prison, ce sera de suspecter, contrôler, considérer l'autre comme mauvais à la base. Pour le chercheur, ce sera l'imagination, l'abstraction, le partage des idées.
En créant des tâches demandant des attitudes contradictoires, on aboutit à des contradictions à l'intérieur même de celui qui remplit la tâche et finalement à un piètre résultat. On pourra prendre pour exemple les professeurs qui doivent en même temps partager les connaissances et faire la police dans la classe.
Proposer des comportements gagnant/gagnant
Pour qu'une tâche soit remplie correctement, il faut que l'intérêt de la personne corresponde à la tâche, et le plus possible cet intérêt doit être à court terme. Cela peut paraître évident, pourtant la situation actuelle ne vérifie que très peu cette règle. Par exemple les politiciens ont un intérêt à remplir leurs tâches à long terme (la prochaine élection) et un intérêt à court terme contradictoire avec la tâche (soudoiement, favoriser son milieu social etc).
La plupart des tâches actuelles demande une attitude positive, de s'investir personnellement pour être bien réalisée. Afin de rester cohérent avec cette attitude il vaut bien mieux ajouter des motivations positives pour s'assurer de la bonne exécution de la tâche. Cette condition est très mal réalisée actuellement puisque la peur du chomâge et la peur du chef sont les motivations principales de beaucoup de travail.
La circulation et la clarté des informations
Dans un système hiérarchique, il suffit d'exécuter les tâches ordonnées. Dans un système où les motivations sont positives, la personne est mûe par les motivations de la tâche et non par les ordres. Ces motivations ne prévoient pas la manière dont la tâche sera faite et une grande part de liberté reste à la personne. Pour satisfaire au mieux ses intérêts la personne a besoin d'avoir une vision claire de la situation.
Prenons un exemple : dans un système communiste, un commercant n'aura qu'à s'occuper de commander et livrer ce que lui demande sa hiérarchie. Dans un système capitaliste, il devra chercher de meilleurs produits à vendre, essayer de prévoir le marché, il aura donc besoin d'une vision beaucoup plus large de la situation.